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Le Portrait de Mariage

Catherine Vinois


Après Hamnet, Maggie O’Farrell nous entraîne dans la Renaissance italienne pour redonner vie à une femme libre, rebelle, incomprise. Portée par une écriture d’une beauté inouïe, une œuvre lumineuse et poignante.

C’est un grand jour à Ferrare. On y célèbre les noces du duc Alfonso et de Lucrèce de Médicis. La fête est extravagante et la foule n’a d’yeux que pour le couple.

La mariée a quinze ans. Rien ne l’avait préparée à ce rôle. Elle n’était que la troisième fille du grand duc de Toscane, la discrète, la sensible, celle dont ses parents ne savaient que faire. Mais le décès soudain de sœur aînée a changé son histoire.

 La fête est finie, Lucrèce est seule dans un palais immense et froid. Seule face aux intrigues de la cour. Seule face à cet homme aussi charismatique que terrifiant qu’est son mari.

Et tandis qu'elle pose pour le portrait de mariage qui figera son image pour l’éternité, elle voit se dessiner ce que l’on attend d’elle : donner vie à un héritier. Son propre destin en dépend…


« Le prêtre lui retire ses lys, unit leurs mains et les invite à se tourner l'un vers l'autre. D'autres paroles sont maintenant prononcées, Lucrèce comprend les mots « époux », « épouse » et « vie », et sait alors que le sort en est jeté, qu’elle est mariée, que jamais ce lien ne pourra être défait. Elle n'est plus la personne qu'elle était depuis toujours, mais une autre qu'elle ne connaît pas encore, avec un autre nom, une autre maison. Elle appartient désormais à cet homme qui se tient devant elle et lève les yeux vers lui, s'attendant à le trouver grave et solennel. »

Lucrèce de Médicis est née à Florence en 1545, morte à Ferrare en 1561.

Morte à tout juste 16 ans, un an à peine après avoir épousé Alfonso II d'Este, duc de Ferrare. Dans une reconstruction temporelle voulue, Maggie 0'Farrel imagine ce court épisode de la vie de la jeune fille, tragique héroïne, de la petite enfance à la cour de Florence jusqu'à l'isolement près de son mari.


La plume de Maggie O'Farrell est toujours aussi fine, délicate, perspicace dans la description de toute la palette des émotions, mais elle se perd parfois dans des longueurs qui alourdissent le récit. Les fans d'Hamnet, son précédent ouvrage sur la vie romancée de Shakespeare, seront peut-être déçu(e)s par ce projet de mariage. Il n'en reste pas moins une histoire aux accents féministes, qui conte un destin de femme opprimée, instrumentalisée dès la naissance, puisque sa seule utilité sera de procréer. Un récit à la fois terrible et romanesque, touchant, bien construit.


« Il ne vient pas cette nuit-là. Lucrèce guette le bruit de son pas assuré dans leur escalier commun, celui de la clenche qu'on soulèverait sans avoir pris la peine de frapper. Mais rien. »

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